Le Christ Roi, juge de l’univers

34ème dimanche du temps ordinaire-A
Aujourd’hui, nous fêtons le Christ, Roi de l’univers. Et nous sommes aussi à la dernière semaine de l’année A. La liturgie nous projette dans l’espace du jugement dernier devant le Roi qui jugera tout le monde. Qui n’a pas peur du jugement ? Ce mot fait toujours trembler puisqu’il nous présente devant un tribunal qui mettra au grand jour toute la partie cachée de notre vie. Il va falloir répondre de chacun de nos actes. Que dire ? Comment se justifier ? Avec quel mot se défendre devant Celui qui sait tout de nous ? La première lecture brise cette peur et nous présente plutôt dans ce juge, la figure de Dieu Roi-Pasteur. À partir de cet instant, le contenu du jugement est tout indiqué. Tout se fondera sur ce que le Roi-Juge nous fait. C’est la même chose qu’il souhaite que nous fassions aux autres.
Le Roi-Pasteur s’occupe des faibles
Tout homme a eu des heures de faiblesse dans sa vie : temps de maladie ou d’échec ; temps de grande pauvreté où les yeux rivés à l’horizon, on se contente de regarder seulement la liste des besoins à satisfaire sans pouvoir rien faire d’autre. L’homme en ces moments désire toujours une main secourable, un regard qui le console, des mots qui le rassurent et qui lui disent qu’il compte beaucoup. Tout espace de secours devenant désertique, il soupire désespérément en disant : « Dieu existe ». Ces moments adviennent dans la vie de l’homme pour que son cœur se creuse et se laisse habiter par des sentiments de miséricorde devant le faible. Celui qui a souffert dans sa vie, peut-il rester indifférent devant la souffrance d’autrui ? Le spectacle qu’offre la terre, c’est bien celui de la violence par laquelle le fort terrasse le faible et où le faible devenu fort rase tout sur son passage oubliant tous les faibles qui regardent vers lui. Le dicton qui court communément sur les lèvres «chacun pour soi, Dieu pour tous » montre que Dieu est pour toutes ses créatures, mais il prend surtout le parti des faibles. Le Ps 72 (71) aux vv. 12-13 fait le portrait du Dieu Roi-Pasteur promis : « il délivre le pauvre qui appelle et le petit qui est sans aide ; compatissant au faible et au pauvre, il sauve l’âme des pauvres». Ézéchiel le dépeint : « La brebis perdue, je la chercherai, l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la chercherai. Celle qui est faible, je lui rendrai des forces » (Ez 34,16).
Devenir digne du Royaume en imitant la bonté du Roi
Il y a souvent assez de théories sur les critères selon lesquels on pourra avoir accès au ciel. Aujourd’hui Matthieu est très clair. Il montre que ce sont des actes concrets de charité qui nous ouvriront les portes du Royaume. Il s’agit d’avoir le regard du cœur mais aussi la sincérité de la foi pour faire le lien entre Jésus et les malheureux auxquels il s’est lui-même identifié. Cela dit tout de la profondeur d’une vie chrétienne. Le faible et le malheureux que tu vois devant toi, c’est le Dieu de gloire défiguré sur terre. Il vient mettre à l’épreuve ta capacité d’aimer Dieu à travers l’homme le plus démuni. «Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit est incapable d’aimer Dieu qu’il ne voit pas » (1 Jn 4, 20). Le Royaume de Dieu commence par se construire sur la terre quand on comprend que la vie chrétienne se résume dans l’imitation de Jésus qui a passé en faisant le bien et en prenant le parti des faibles. La compassion envers les affamés, les assoiffés, les sans-abris, est le trait qui montre notre lien avec le Christ et atteste notre citoyenneté du ciel.
Dans ma vie
M’arrive-t-il de penser qu’un jour le Roi de l’univers me demandera compte de ce qu’a été ma vie ?
À méditer
«Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit est incapable d’aimer Dieu qu’il ne voit pas » (1 Jn 4, 20).
(Ez 34, 11-12.15-17; 1 Co 15, 20-26.28; Mt 25, 31-46)
Père Antoine Tidjani
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